Solitude dévorante... ( libre )

Les bruits se multiplièrent et s'intensifièrent. Il était d'une humeur patraque, alors si c'était un premiére année qui jouait à cache-cache, ça irait mal pour lui. Il allait poursuivre son chemin quand une voix s'élèva à nouveau :

- Ron !

- Hermione ! dit Ron, l'air ravi.

C'était un timbre qu'il aurait pu reconnaître entre mille. Hermione. Il se retourna précipitemment et la vit s'élancer vers lui. Voyant la mince silhouette s'approcher rapidement de lui, un sourire naquît sur la bouche de Ronald. Quand elle arriva prés de lui ils s'étreignirent, comme si l'absence de l'un avait tué l'autre. Elle commença à parler, et comme d'habitude aux retrouvailles, elle était un peu confuse. Mais le fait que l'esprit de la sorciére soit embrouillé ne semblait pas dû uniquement à leur rencontre. Quelque chose la tracassait, ça se voyait. Il recueillit chaque mot s'échappant des lèvres de la jeune fille comme si ils indiquaient à eux seuls ce à quoi elle pensait. Elle avait les mains froides, il l'avait sentit en la prenant dans ses bras. Venait-elle du dehors ? Mais pourquoi faire ? Il s'interrogea. Il n'était pas dans la nature d'Hermione Granger de contrer le réglement. Et Rusard ne voulait pas que l'on quitte l'intérieur du collège après 19h00. Or, cette heure était passée.

- Hermione ... Tu as été dehors ? Pourquoi faire ? Hagrid n'était pas dans sa cabane, puisqu'il était au banquet ... Et je ne pense pas qu'il fasse assez bon dehors ... Quelque chose te tracasse, ça se voit . Qu'est-ce qu'il y a ?

Et oui, cela l'intriguait. Il aurait aimé que Harry soit là, il avait plus de tact que lui et aurait pu faire dire à la Gryffondor où elle était parti. Mais non, il devrait se débrouiller seul. Espérant qu'elle lui dise sans trop d'histoire, il se souvint de l'expression exaspérée d'Hermione quand elle avait vu le professeur Ombrage faire son discours. Peut être était-elle choquée de sa présence ? Pour cette simple raison ... Ce serait trop beau. Mais il essaya quand même.

- Dit ... Elle t'inquiéte pas un peu l'envoyée du ministére ? Je suis sûr qu'elle va fouiller dans les affaires de Dumbledore ... Je me demande où est passé Harry. Je suis prêt à parier ma baguette qu'il va en baver, avec elle. Ils n'aiment pas cette histoire d'Elu au ministére ... C'est papa qui me l'a dit pendant les vacances.

Il était vrai que depuis l'année dernière, les rumeurs affluaient de partout, provenant sûrement des plumes à papote de personne comme Rita Skeeter. Son amie restait songeuse. Enervé par tant d'innatention, il essaya de la " réveiller ".

- Tient, on dirait que le Baron Sanglant va faire passer un sale quart d'heure à Neville ....

Il savait qu'elle n'aimait pas ce fantôme, et détestait encore plus que l'on s'en prenne au plus faible. Il chercha les iris de la rouge et or, bien qu'il eut l'impression que cela soit vainement, et qui plus est, sans conviction.

Sortit prendre l'air ... Pourquoi pas ? Et puis, de toute façon, pourquoi donc mentirait-elle ? Ce n'était pas comme si elle était partie voir Krum, qui se serait caché dans un coin du château, ou qu'elle était devenue amie avec Malefoy ... Non, ça, c'était impossible. Elle le détestait plus qu'Ombrage et Lord Voldemort réunit ! Au moins, là dessus, il pensait qu'il n'y avait aucun risque. Et pourtant la maniére dont la jeune fille tordait ses doigts laissaient penser qu'elle cherchait ses mots. Elle qui pourtant était une merveilleuse oratrice, il y avait de quoi éveiller les soupçons du Gryffondor. Mais il continua de la croire aveuglement. Le fait qu'il parle d'Ombrage sembla la soulager. Mais évidemment, il ne se rendit compte de rien. Il n'avait jamais vue Hermione avec un regard aussi vide. Elle semblait entendre de loin ce qu'on lui disait, comme Ginny quand elle avait été possédée. Mais bien entendu, plus personne n'était possédée. Il la regardait, toujours pensive, ressemblant étrangement à Luna Lovegood.

- Rien, c'est pas grâve ... Euh ... Tu pense pas qu'on devrait rejoindre les autres dans la salle commune ?

La salle commune, l'endroit qui semblait à Ron être le plus merveilleux de tout Poudlard. Aucuns Serpentard, aucun Rogue ne pouvait l'embêter là-bas. Et puis, il y avait son fidèle échiquier, avec lequel il inaugurait toujours le début d'année. Le cerveau du sorcier sembla s'apaiser d'un coup, comme si les pensées qui lui trituraient les méninges s'étaient envolées. Bon débarras !

- Mais euh ... Si t'as autre chose à faire, dis le moi, comme ça en attendant j'irais à la volière pour voir Coquecigrue. J'ai hâte de savoir qui est le capitaine de l'équipe de Gryffondor ! Pas toi ?

C'était une ruse. Si elle acquiessait, il saurait qu'elle était un peu ... Ailleurs. Le Quidditch n'avait jamais interessé Hermione, et les seuls fois où elle assistait aux matches étaient quand Gryffondor jouait.

* elle devrait pourtant être fière d'avoir la meilleure équipe du collège ... *

Mais bon, il n'allait pas la forcer à en faire sa passion. Engageant le pas dans un couloir proche des escaliers, il regarda une fois de plus sa condisciple, décidément à l'ouest.

Elle prit la même direction que lui ... Son piège - qui se voulait mesquin, personne ne contredira - n'avait pas marché. Il fallait dire qu'il n'était pas infaillible. Le mot Quidditch avait bien passé les tympans de la brune et malheureusement, pas de quoi en conclure qu'elle devenait barge. Elle avait apparement des ... Oui voilà, des livres à récupérer. Soit, il irait voir Coq'. Telle une legilimens, elle le questionna sur Ginny, alors qu'il y pensait justement. Que dire au sujet de son unique soeur si ce n'est ... :

- Bien. Elle est un peu anxieuse, à cause d'Errol, le hibou de Percy. Ce nigaud lui a envoyé une lettre pendant les vacances en lui laissant Errol sur les bras, mort de fatigue. Elle aime tellement les animaux que je ne serais pas surpris qu'elle finisse comme Hagrid !

Contrairement à Ginny, il détestait singuliérement les animaux. Surtout les araignées. Il fut un temps où il aurait payé cher pour tuer Pattenrond, le chat d'Hermione, mais il n'en avait jamais eut l'occasion. Et heureusement ! Il aurait dû le laisser manger son ancien rat, Croutard, qui n'était en fait que le traître Pettigrow sous son apparence d'animagi.

- D'ailleurs ... Comment va Pattenrond ? On ne l'a pas beaucoup vu au Terrier ...

Il attendit une réponse puis consulta l'horloge accrochée sur le mur qui lui faisait face. Si il voulait voir Coquecigrue reveillé, il allait falloir qu'il se depêche !

- Bon ... A tout à l'heure ... Si tu me cherche, je suis à la volière ... bafouilla Ron en s'éloignant.

Manquant de trébucher sur l'une des dalles du sol il poursuivit sa route, les oreilles aux aguets.